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vendredi 11 novembre 2005

Autopsie d'un crash

La semaine avait été particulièrement exécrable au boulot. Contre vents et marées, j’espérais tout de même que la fin de la semaine m’apporte un peu de répit. Au programme : une soirée de retrouvailles d’anciens élèves du secondaire. À première vue, ma soirée du 15 octobre 2004 augurait assez bien. Après un second regard, je l’aurais tout simplement biffé du calendrier…

Tout comme moi, Mère Nature semblait avoir eue une dure semaine puisqu’elle m’offrit une soirée froide et pluvieuse pour terminer la semaine. Lui pardonnant cet écart de conduite, je décidai quand même de me rendre aux retrouvailles.

La soirée fut sympathique. Comme toutes soirées de retrouvailles, les discussions tournaient autour des mêmes sujets du genre : « Que fais-tu de bon? », « As-tu une femme, des enfants, une maison, un chien, alouette ». Chose peu étonnante, rares sont ceux qui m’ont répondu avoir une alouette depuis le temps…

Après avoir fait mes salutations d’usage, le cœur joyeux et repu je quittai la soirée vers une heure du matin. Avant de prendre place dans ma voiture, je me frictionnai les bras, il faisait encore plus froid qu’à mon arrivée. En quittant le stationnement, je jetai un coup d’œil à mon manteau sur la banquette arrière et me dirigeai vers l’autoroute. Le chemin du retour devait durer environ une demie heure alors je décidai de syntoniser quelque chose pour divertir mes oreilles. Mes yeux quittèrent la route quelques secondes et c’est là que ma vie bascula….

En fait, le verbe « basculer » est en effet le meilleur mot pour expliquer la suite. En relevant les yeux, deux lumières rouges me firent regretter d’être un homme. Pourquoi n’avais-je pu changer de station tout en regardant en avant? Les femmes sont bien capables de se maquiller, se mettre du rouge à lèvres, jaser avec le passager, tout en conduisant… Bref, après avoir tourné mon volant au maximum, j’ai atteint la raison du freinage de l’automobile devant moi : une belle flaque d’eau froide. Ma voiture décida alors de se prendre pour la bouteille du jeu du même nom. Seule différence, j’étais certain de ne pas recevoir de becs à la fin. En me dirigeant vers le fossé, j’ai cru une demi-seconde que j’allais m’arrêter dans la pelouse. C’est probablement ce qui se serait passé, s’il y avait eu de la pelouse au lieu d’un profond fossé plein d’eau glacée. Après plusieurs tonneaux, je me suis retrouvé la tête en bas.

J’ai regretté de ne pas être un chat lorsque j’ai enlevé ma ceinture de sécurité. L’atterrissage sur le toit de ma voiture fut douloureux. Je peux maintenant avoir une bonne idée de ce que peuvent « ne pas » ressentir les défunts dans leurs cercueils. Il faisait affreusement noir. Je tremblais de tous mes membres, de froid et/ou de peur. Après avoir tenté d’ouvrir chaque porte de mon tombeau, je finis par m’asseoir sur la lumière du plafond. C’est fou les idées qui peuvent surgir en tête quand on est dans cette situation. J’ai cru que je resterais pris dans ma voiture, sans aucune coupures ni blessures. Que j’échapperais à ma chance en finissant ma vie gelé dans une « echo hatchback ». En dernier recours, j’ai décidé de tenter de sortir par une fenêtre. J’y suis arrivé de peine et de misère à m’extirper de là comme un poupon qui sort du ventre de sa mère. Il faisait plus froid qu’à l’intérieur et je fus aveuglé par la lampe de poche du policier. Ne manquait plus que le cordon ombilical…

2 commentaires:

  1. Wôw..........

    C'est tout.

    :)

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  2. Histoire vraie... on dit que d'écrire nos malheurs aide à les exorciser... j'pense que ça marché un peu! ;)

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